Le SOPK, syndrome des ovaires polykystiques est un syndrome endocrinien au nom trompeur. En effet, il ne s’agit pas de vrais kystes sur les ovaires! Comme l’endométriose, 1 femme sur 10 ou sur 7 selon les sources est concernée ! Hors ce chiffre est sous-estimé devant la difficulté à diagnostiquer. 50% des femmes l’ignorent et ne sont pas diagnostiquées. Elles le découvrent souvent suite à un bilan de fertilité. D’ailleurs, Le SOPK est aussi la première cause d hypo-fertilité! Je ne parle pas volontairement d infertilité car tant qu’elle n’est pas avérée il y a des possibilités – des solutions! De plus, ce mot infertilité peut sonner réellement comme un coup de masse – une impossibilité à tomber enceinte! Souffrir d’un SOPK n’est pas une fatalité !
Définition du SOPK
Qu’est-ce que le SOPK ?
Le syndrome des ovaires polykystiques est un syndrôme endocrinien et métabolique. On parle de syndrome car il y a présence d’un ensemble de symptômes. Il s’agit d’une dysfonction hormonale, un déséquilibre ovarien et central (au niveau hypothalamo-hypophysaire). On parle aussi de :
- Syndrome des Ovaires (micro)PolyKystiques
- Syndrome de Stein Leventhal (médecin qui l’a découvert en 1935)
- Dystrophie ovarienne,
- PCOS en anglais (PolyCystic Ovary Syndrome)
La ou les causes ?
La cause est attribuée majoritairement à une hyper-androgénie = un excès d’hormones androgènes. On parle de maladie multifactorielle. C’est-à-dire qu’une diversité de facteurs dont génétique, épi-génétique, inflammatoire, endocrinien peut expliquer une prédisposition et un développement de la maladie à un moment de la vie.
Notions importantes
Il y a souvent une association avec une insulino-résistance ou un hyper-insulinisme. Mais le SOPK n’est pas synonyme d’hyper-insulinisme !
Les premières années qui suivent la ménarche, on ne peut pas parler de syndrome des ovaires polykystiques. Il est en effet normal d’avoir des cycles longs au début. Le système endocrinien sexuel n’est pas encore totalement en place.
Il peut y avoir des cycles réguliers mais un SOPK !
On peut avoir des ovaires polykystiques sur certains moments de vie sans SOPK !
Une femme peut souffrir d’un syndrome des ovaires polykystiques et d’une endométriose. Les deux maladies sont souvent associées.
Le SOPK n’est PAS une maladie de « grosse » ! Non , il n’est pas toujours lié à obésité et surpoids ! Et si surpoids il y a, ce n’est pas non plus parce que la jeune femme consomme de la junk food ! Arrêtons de faire culpabiliser ! Oeuvrons pour aider ces femmes en malaise, en leur expliquant comment le déséquilibre hormonal peut les empêcher de perdre ou de gagner du poids malgré des mesures alimentaires adéquates !
Diagnostic du SOPK
Le diagnostic repose sur la présence de 2 critères de Rotterdam au moins sur les 3 reconnus. Avoir un diagnostic d’ovaires polykystiques suite à une échographie pelvienne ne signifie pas que vous souffrez d’un SOPK ! L’échographie donne une image évocatrice mais pas un diagnostic final. Il faudra faire un bilan sanguin endocrinien complet et le corréler avec les signes cliniques (ovulation irrégulière, absence d’ovulation, signes d’hyperandrogénie…). Le diagnostic doit être correctement posé par le corps médical pour ne pas être confondu avec d’autres causes.
Prise en charge pluridisciplinaire
Il n’existe pas à l’heure actuelle de traitement curatif du SOPK. Des médicaments dont des traitements hormonaux pourront être proposés pour atténuer les symptômes ou relancer un cycle ovulatoire. Cependant, gardez en tête que la pilule proposée ne sera pas LA solution de guérison ! Les traitements et aides proposées seront celles qui vous conviennent le mieux selon vos besoins, la balance bénéfices-effets secondaires.
Même s’il n’existe pas de traitement curatif, cela ne signifie pas qu’il n’y a rien à faire pour vous aider au quotidien. Une prise en charge pluridisciplinaire permet d’améliorer le quotidien des personnes atteintes ! Il est possible d’aider à régulariser les cycles, réduire ou atténuer hyper-androogénie, prendre en charge une des causes-conséquences majeures qu’est l’insulino-résistance… Cela passe notamment par un travail sur l’hygiène de vie où vous pouvez vous faire aider par un professionnel compétent et formé.
Comment renverser son SOPK ?
- Travail pour éteindre le feu de l’inflammation via notamment une alimentation « santé ». Faites attention aux régimes miracles que l’on peut vous proposer. Une alimentation hypocalorique proposée pour perdre du poids ne fonctionnera pas ! Au contraire pourra même avoir l’effet inverse poussant encore plus le corps à faire des réserves. Le jeun ne sera pas non plus forcément adapté si vous souffrez de SOPK, pouvant même aggraver les choses ! Vous pourrez vous faire accompagner pour rééquilibrer vos assiettes, ajouter plutôt qu’enlever et notamment travailler sur la charge glycémique des assiettes.
- Réguler l’insulino-résistance: 75% des femmes souffrant de SOPK sont concernées. Et cela n’est pas lié nécessairement à un surpoids ! Les ovaires sont très sensibles aux variations d’insuline.
- Gérer stress et émotions. Les glandes surrénales sur-sollicitées produisent un excès d’androgènes alimentant ainsi la balance déjà déséquilibrée vers les hormones mâles.
- Rééquilibrer les hormones sexuelles pour retrouver une bonne production LH FSH et donc des cycles ovulatoires. La thyroïde est également à prendre en charge. Une hypothyroïdie correspondant à un fonctionnement ralenti de la thyroïde aggrave une insulino-résistance.
- Travail sur l’environnement de vie, l’exposition aux toxines et perturbateurs endocriniens au quotidien.
- Travail en micronutrition. Par exemple sur la vitamine D qui améliore sensibilité à l’insuline, aide à réguler le cycle, aide à la maturation des follicules… mais aussi le chrome dans certains SOPK…
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