Vous êtes sujette aux dysménorrhées aussi appelées douleurs de règles ?
Les contractions utérines permettant le détachement de la muqueuse sanguine peuvent générer des douleurs, mais elles ne doivent pas être invalidantes, chroniques ! Toute douleur est un messager du corps et doit être écoutée et investiguée ! Avoir mal pendant les menstruations n’est pas une fatalité !!! Je vous donne de premières pistes ici pour décrypter la douleur et donc pouvoir la prendre en charge au meilleur moment, anticiper, et être le plus efficace possible. Essayer d’en trouver la cause pour la soulager plus efficacement, en allant en profondeur et pas seulement soulagement symptomatique. C’est aussi ce que je cherche avec vous en consultation.
D’où viennent les douleurs de règles ?
Avoir mal pendant les menstruations peut arriver et être normal. L’inflammation lors des menstruations est physiologique. En effet, elle permet de décrocher la muqueuse utérine (= l’endomètre) via des contractions du muscle utérin. Ceci est permis grâce à des molécules appelées prostaglandines. Mais si le système s’emballe trop, ces molécules sont produites en excès, entrainant de trop nombreuses contractions. Celles-ci privent le muscle utérin d’oxygène en comprimant des petits vaisseaux sanguins.
La douleur peut alors devenir trop forte, le phénomène inflammatoire étant disproportionné. Une douleur doit passer avec un antalgique de pallier 1 et ne doit pas durer ou être chronique. L’absentéisme scolaire ou professionnel est aussi un bon baromètre à prendre en compte, échelle de la douleur !
On parle aussi de douleurs cataméniales : qui ont lieu chroniquement dans le cycle féminin.
Les types de dysménorrhées
Que faire en cas de douleurs de règles ?
1) Rechercher une cause physiologique avec gynécologue, sage-femme / médecin
2) Observer son cycle et s’écouter :
• analyser son type de douleurs : tensions, pincements : barbelés ou coups de couteau? acidité ? spasmes ? brûlures ? picotement sur le trajet d’un nerf = décharge électrique ? irradiant hors de la zone pelvienne
• lier avec d’autres symptômes (jambes lourdes, mal de tête, tension mammaire, transit perturbé ? malaises ? nausées voire vomissements ?)
• noter quand arrivent les douleurs : en amont dès l’ovulation? seulement quelques jours avant l’arrivée des menstruations, premiers jours des règles? toute leur durée? ailleurs dans le cycle ? repérer un potentiel déséquilibre hormonal, SPM…
Voir aussi mon article sur le cycle féminin pour aller plus loin. Et je vous aide en consultation à suivre votre cycle avec des méthodes d’observation simples (de la glaire cervicale, de la température basale : symptothermie)
Quelles solutions naturelles pour soulager les douleurs ?
Priorité sur l’alimentation
Tout d’abord, on apportera du chaud avec une bouillotte. Elle soulage les douleurs et améliore la circulation sanguine (+ bain chaud détente)
On fera ensuite attention à son alimentation. OUI vous pouvez atténuer vos douleurs de règles en rééquilibrant votre alimentation.
Favorisez des aliments riches en éléments suivants dont les études ont montré que des apports insuffisants seraient associés à une majoration de douleurs :
- magnésium et vitamine B6
- zinc : un grand anti-inflammatoire naturel et soutien de notre immunité, et des études ont montré qu’il réduit l’incidence et la durée des crampes menstruelles douloureuses ainsi que l’abondance des saignements menstruels. On en trouve dans les fruits de mer, les graines de courge, noix de cajou, les céréales complètes…
- vitamine E : une anti-prostaglandine responsable des douleurs, on en trouve dans les noisettes et autres fruits secs, le germe de blé…
- vitamine A : pourquoi pas une salade de carottes crues en entrée qui aidera aussi le foie à éliminer les hormones en excès et un vrai beurre cru sur une tartine le matin (pas une margarine qui ne contient pas de vitamine A… et souvent trop d’additifs)
- omégas 3, ces acides gras anti-inflammatoires qui vont contrebalancer les prostaglandines responsables des douleurs et donc calmer contractions et spasmes. Vous trouverez les oméga 3 dans les sardines, maquereaux, saumon et krill (un article sur le sujet arrive bientôt !).
- les fibres pour faciliter un bon transit et éviter la congestion du petit bassin par la poussée des intestins accolés.
On pourra se tourner vers une alimentation hypotoxique = riche en antioxydants, anti-inflammatoires la semaine avant l’arrivée des menstruations. On ajoute des graines germées, de l’ail et de l’oignon qui contiennent de l’allicine qui inhibent aussi la sur-production de prostaglandines. Les modes de cuisson sont aussi importants, privilégiez notamment la cuisson vapeur douce. Bien sûr, adaptez les aliments si vous souffrez de troubles du transit associés. Des suppléments en micronutrition sous forme de compléments alimentaires pourront être ajoutés sur conseil d’un professionnel, si l’apport alimentaire ne suffit pas.
Les aides en phytothérapie
En phytothérapie, vous pourrez réalisez :
- une tisane de feuilles bien aromatiques de framboisier, rubus ideus. Une bonne poignée par tasse, infusion à 85-90°C à couvert, 10min. Elles tonifient l’utérus, permettent des contractions plus efficaces et moins douloureuses. Aussi astringentes donc à associer au besoin à des plantes qui contrebalancent la sécheresse occasionnée, plutôt à prendre hors des repas et de tout médicament.
- On pourra ajouter à cette tisane du gingembre frais râpé pour une action réchauffante, anti-spasmodique (si pas de problème cardiovasculaire avec prise d’anticoagulant !) et ou des plantes veino-toniques si congestion sanguine pelvienne. Dans ce dernier cas, bien sûr, s’hydrater avec de l’eau et porter des bas de contention.
- Il est aussi possible de faire des cataplasmes ou un massage avec un macérat huileux de soucis (calendula) ou une huile végétale de calophylle inophylle (calophyllum inophyllum).
Voir aussi mon article sur les plantes alliées de la femme : alchémille vulgaire et alchillée millefeuille pourront aussi être très intéressantes selon les femmes.
Les aides en aromathérapie
On pourra ajouter pour le massage précédent 1 à 3 gouttes d’huile essentielle d’estragon (artemisia dracunculus) ou de basilic officinal (ocimum basilicum) dans une huile végétale. Elles ont des molécules appelées éthers qui sont antispasmodiques. Pas plus de 5 jours d’utilisation et jamais pures, elles peuvent être irritantes pour la peau ! A tester aussi : huiles essentielles Lavande fine (lavandula officinalis), ylang ylang (complète, cananga odorata), Géranium rosat Bourbon (pelargonium rosat Bourbon CV Egypte)
La gestion du stress et du sommeil
Durant notre sommeil, le corps se répare, élimine les déchets et toxines. Un manque de sommeil peut donc aussi accentuer des douleurs. Faire de bonnes nuits de sommeil reposantes les jours qui précédent l’arrivée de vos menstruations;
Prenez du temps pour vous, pour vous relaxer, vous reposer. C’est une période qui invite naturellement au repli sur soi, à l’intériorisation, au repos. Il est normal d’être moins active, plus fatiguée à cette période ! Apprenons nous écouter. Le stress est aussi un facteur aggravant dans le ressenti de la douleur.
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