Huiles essentielles et écologie : que faut-il en penser ? Est-ce réellement un produit naturel à utiliser pour tout ?
Je vous avais déjà fait part de mes réflexions sur l’usage des plantes et le développement durable. Une volonté de retourner au naturel pour soi et ses proches mais tout faisant attention à la qualité de ce que l’on achète et à ne pas participer à un pillage des ressources naturelles.
C’est un point encore trop peu abordé dans les formations et dans les médias... Mais une question qui me semble essentielle quand on souhaite se tourner vers des plantes !
Réflexion sur l’impact écologique de l’aromathérapie
Rendement de production et quantité de plantes nécessaires
Avez-vous conscience de la quantité de plantes nécessaires pour obtenir un petit flacon d’huiles essentielles ? Selon les plantes, cela varie énormément. Vous trouverez ci-dessous un graphique synthétique vous donnant une idée des rendements pour les plantes les plus connues.
J’ai également travaillé sur un tableau plus large avec 200 plantes. Ces données sont le résultat de la compilation de moyennes de données fournies par les petits producteurs contactés directement, de rares données publiées sur ce sujet fournies notamment sur le site du Dr Valnet, des vendeurs d’appareil de distillation, et la mise en lumière de l’excellent livre du Dr Aline Mercan aux Editions Terres Vivantes.
Une sur-exploitation des ressources
Face à une demande croissante sur le marché, les grandes marques n’hésitent pas à sur-exploiter les ressources naturelles, mettre en péril les éco-systèmes.
- Des surfaces agricoles des plantes cultivées importantes, souvent en monocultures intensives. Cela conduit à une destruction d’écosystèmes, le remplacement de cultures vivrières pour les populations locales (Rose en Bulgarie par exemple).
- Un recours massif aux produits phytosanitaires et une pollution des sols
- Si ce sont des plantes sauvages, une cueillette intensive conduisant à un pillage et épuisement des ressources
- Le respect du cycle de vie des végétaux, la bonne maturité des plantes est mise de côté. Le renouvellement des ressources peut être très problématique notamment pour les huiles essentielles extraites de résines, bois et racines.
Un processus de production énergivore
• Processus de distillation gourmand en eau et électricité
• surtout si cueillette mécanisée, distillation industrielle
Pollution environnementale, eau, air
Le gaspillage des produits achetés avec un déversement en quantité importante dans les eaux usées. Que ce soit pour vider une fin de flacons dans les éviers ou nettoyer ses toilettes avec des huiles essentielles. Il s’ensuit une pollution des eaux par des substances actives très concentrées au même titre que la pollution médicamenteuse, et une toxicité pour le milieu aquatique.
Selon la quantité des huiles essentielles choisies, les mélanges à d’autres substances dont solvants conduit également à une libération de Composés Organiques Volatils (COV) polluant. Stop à l’usage massif de parfums d’ambiance contenant des huiles essentielles !
Alors faut-il arrêter d’utiliser des Huiles essentielles ? Est-il possible d’en avoir un usage raisonné ?
Vers un usage raisonné des huiles essentielles
Une préservation des ressources naturelles
Se tourner vers des plantes cultivées en agriculture raisonnée, biologique et des plante sauvages seulement si la cueillette est raisonnée préservant le biotope. Renseignez-vous sur l’origine géographique et le producteur. Je me tourne en priorité vers nos petits producteurs engagés et respectueux du terroir ! Attention au greenwashing des grandes marques.
Stop aux Huiles Essentielles issues de plantes en danger et menacées. Vous pouvez lire mon article précédent sur ce sujet : plantes et développement durable. Se tourner vers des plantes :
• locales (puis filières contrôlées)
• un bon rendement
• aux usages multiples (les agrumes sont consommés en l’alimentation, le zeste utilisé pour l’huile essentielle… un petit nombre d’huiles aux propriétés étendues sont utiles en usage familial
Une utilisation réfléchie et parcimonieuse
En 2ème intention. Si d’autres produits de phytothérapie ne sont pas utilisables et efficaces. Par voie cutanée, en usage olfactif émotionnel et en thérapeutique médicale, elles ont de réels bienfaits !
Une goutte suffit souvent !
Eviter les Huiles Essentielles pour faire ses produits ménagers, parfumer ses toilettes ou son linge
Ne pas jeter n’importe où les flacons (et sont-ils réellement périmés ?)
Acheter si réel usage
Regarder les compositions des produits achetés et ne pas encourager l’usage des HE ou plantes menacées et au faible rendement
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