Saviez-vous que l’exposition aux mycotoxines peut avoir un impact délétère sur notre équilibre hormonal ?
Mais qui sont-elles ? Comment peut-on y être exposé ? Comment limiter son exposition ?
Que sont les mycotoxines ?
Certaines moisissures sont dites toxigènes. C’est-à-dire qu’elles produisent des toxines appelées « mycotoxines ». Les moisissures les plus souvent retrouvées dans nos intérieurs appartiennent aux genres Penicillium, Cladosporium, Fusarium et Aspergillus.
Les mycotoxines sont invisibles à l’oeil nu, sans odeur et non volatiles, cependant facilement dispersées car propagées par les spores des moisissures et les poussières.
Celles qui causent le plus de dégats sur la santé humaine et animale : aflatoxines, ochratoxine A, patuline, trichothécènes (dont nivalénol, déoxynivalénol, T‑2, HT‑2, zéaralénone), ergot, citrinine, fumonisine.
Image de spore d’Aspergillus produisant aflatoxines, Welcome Image NIH
Où les trouve-t’on ?
Les mycotoxines s’installent suite à une infiltration, un dégât des eaux. Elles prolifèrent aussi sur des aliments contaminés (fruits secs, oléagineux dont cacahuètes, grains de café, céréales, pommes). Elles peuvent persister sur ces denrées après la disparition de la moisissure et résistent aux fortes températures de la cuisson.
Quel impact des mycotoxines sur l’équilibre hormonal ?
Véritable problème de santé publique mis en avant par le CDC et l’OMS mais peu connu et peu pris en considération. Elles peuvent être responsables d’une intoxication aiguë (rare) mais ont des effets pernicieux à long terme par effet cumulatif.
Note sur la ZEA
Zearalenone = ZEA est produite par des champignons Fusarium non dégradée par de fortes températures, pouvant se retrouver dans l’alimentation (notamment céréales contaminées, mal séchées). Les quantités maximales dans les denrées alimentaires différent selon les pays.
ZEA et ses métabolites a et b-ZOL sont des analogues compétitifs du 17-b-oestradiol et peuvent activer les récepteurs aux oestrogènes ERa. Leur détoxication fait intervenir les mêmes voies de détoxication hépatique que celles empruntées par les oestrogènes ! Il pourrait aussi affecter l’activité de l’aromatase.
Les effets de perturbateurs hormonaux ont été étudiées chez l’animal et aussi des lignées cellulaires humaines (Kowalska et al. 2016). Les études épidémiologiques ne sont pas encore nombreuses mais certaines montrent :
- puberté précoce chez la petite fille et petit garçon ! (Kuiper Goodman, 1991, Massart et Saggese 2009)
- altération de la fertilité chez le couple (diminution de la synthèse de testostérone par les cellules de Leydig, spermatogénèse altérée mais aussi de la qualité du sperme (Ballo et al. 2023, Gao et al. 2019) – altération possible du développement folliculaire, et aggravation du déséquilibre hormonal en cas de SOPK et d’endométriose (Kościelecka et al. 2023)
- conséquences sur la grossesse (nidation, accouchement prématuré), + une transmission in utero avec impact épigénétique (Kościelecka et al. 2023)
NOTE SUR LES AFLATOXINES
Aflaxtoxines dont AFB1 produites par Aspergillus flavus et parasiticus. Ici aussi les effets ont été étudiés notamment chez l’animal :
- Effet antagoniste direct sur les récepteurs des hormones stéroïdiennes affectant la production des hormones depuis la commande hypophysaire.
- altération de la maturation folliculaire et de la spermatogénèse, perturbation de l’équilibre hormonal.
- Chez l’homme une altération testiculaire a été reporté chez des hommes infertiles montrant une accumulation d’AFB1 dans leurs tissus.
- Elles ont été retrouvées dans le cordon ombilical et sont donc capables de passer la barrière placentaire pendant la grossesse.
Francis et al. 2024
Quoi faire en cas d’exposition chronique ?
Des conseils simples mais pour autant pas toujours adoptés au quotidien.
Citons aussi l’importance de retirer ses chaussures en arrivant chez soi ! Elles sont de véritables nids de saletés, bactéries, résidus de pesticides, de dérivés de la pétrochimie, de moisissures, etc. Le simple fait de les enlever empêche ces toxines de pénétrer dans votre logement.
Faites vraiment attention aux polluants d’intérieur
Les parfums synthétiques contiennent de nombreuses substances à risque nocifs tels composants volatiles organiques. (PMID: 36976159). N’achetez plus d’encens à bruler, de parfums d’ambiance, de bougies parfumées. La combustion majore la libération de composés toxiques ! Nos appareils électroménagers ajoutent aussi des substances émisses aux COV des meubles neufs, peintures, tissus ameublement (retardateurs de flammes…) émissions d’appareils électroménagers. Notre logement peut être très riche en toxines. Renouveler l’air ambiant, quotidiennement et régulièrement !
Faire le ménage régulièrement sera bien sûr important
La poussière domestique est un véritable aimant pour les phtalates, microplastiques, résidus de pesticides… Mais lors d’un dépoussiérage à sec, avec un balais, balayette, chiffon sec, on déplace aussi la poussière plus loin et on la renvoie dans l’air ambiant. Préférez ainsi, un dépoussiérage humide qui va lui piéger cette poussière.
Choisissez un aspirateur avec un filtre HEPA.
Allez plus loin, lire mes autres articles sur les microbiotes et l’impact délétère des additifs et édulcorants ou encore les perturbateurs endocriniens.
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