La chute de cheveux automnale : quelles sont les causes? est-ce normal? comment peut-on prendre soin de nos cheveux?
Comme les arbres qui perdent leurs belles feuilles vertes de l’été, nous perdons aussi plus de cheveux à l’automne. Physiologique et pour beaucoup de personnes inaperçue, cette chute de cheveux saisonnière est souvent plus remarquée par les femmes et peut être source d’angoisses.
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Quelles sont les causes de la chute de cheveux automnale?
Les changements de climat et donc de l’hygrométrie, de l’ensoleillement, de la température extérieure… influencent le rythme et la vitesse du cycle de renouvellement des cheveux.
Au printemps et en été, les rayons solaires augmentent la sécrétion des hormones. Celles-ci régulent la croissance de nos cheveux. Une réaction comparable à celle des plantes se produit. On peut observer une accélération de la pousse durant les mois chauds et une chute plus abondante à la rentrée, pour les cheveux parvenus en fin de cycle de vie. Une plus grande partie d’entre eux arrive donc en effet dans la dernière phase de leur cycle de vie*. Ils sont donc susceptibles de tomber plus abondamment à l’automne.
Mais si la chaleur et le soleil favorisent la pousse des cheveux, ils peuvent aussi les agresser. L’oxydation et le dessèchement provoqués les rendent plus clairs (par dégradation de la mélanine) et plus cassants (par dégradation de la kératine). L’action des UV s’ajoute à la présence de chlore et du sel si on est à la mer.
Nous perdons environ naturellement 50-80 cheveux par jour. A l’automne cette chute peut être 2 à 3 fois plus abondante que le reste de l’année. Elle peut durer quelques semaines mais elle doit être diffuse et passagère.
> Au-delà la chute peut être pathologique si elle persiste !
* Note sur de cycle de vie du cheveu
Le cycle total dure entre 2 et 6 ans en moyenne selon les personnes. Il est séparé en 3 phases. La première est la phase anagène = croissance d’environ 1 cm par mois. S’ensuit la phase catagène = phase d’involution de 2-3 semaines. Puis une transition s’engage vers la phase télogène, la fibre capillaire est alors en fin de la production. Le follicule pileux se rétracte avant de passer en phase 3. C’est alors la phase télogène = le cheveux ou poil ne pousse pas mais reste attaché à son follicule pendant environ 2-3 mois. A ce terme, il va tomber et un nouveau cycle peut commencer. 90% des cheveux sont en permanence en phase de croissance. Alors que 10 % sont en phase de chute. Chaque follicule pileux reproduit environ au total entre 25 et 30 cycles au cours de sa vie. Cependant, il peut se produire des dérèglements sous l’influence des hormones mâles notamment et d’autres facteurs. Vous pouvez retrouver plus d’informations sur ces phases de croissance pilaire en lisant les publications suivantes en anglais. « the Hair Cycle – Alonso & Fuchs, 2006 » et en français « chapitre 1 de la thèse de Thomas Dubois en 2015 » avec des schémas explicatifs.
Chute de cheveux excessive ou hors période automnale
Contrôle de la croissance capillaire
La croissance de nos cheveux est contrôlée par différents acteurs et est sous l’influence de nos gènes, de nos hormones thyroïdiennes et sexuelles, de notre alimentation, des médiateurs chimiques du système nerveux. Un cheveu mort met environ 3 mois avant de tomber, il faudra donc souvent remonter dans le temps et creuser 3 mois en arrière pour essayer de trouver une cause. Quels autres facteurs peuvent expliquer une chute de cheveux inhabituelle ?
Facteurs liés à une chute de cheveux
Différentes perturbations peuvent donc expliciter un problème capillaire :
- facteurs génétiques
- cause auto-immune
- troubles hormonaux/endocriniens :
– les androgènes, hormones masculines, peuvent être déréglées et expliquer chez l’homme l’alopécie androgénique ; elles sont également présentes chez la femme normalement en petite quantité mais si leur taux est trop augmentée notamment dans le cas d’un SOPK, un dérèglement capillaire peut s’observer et aussi être responsables de l’hyper-pilosité = hirsutisme observé dans cette pathologie.
– les hormones thyroidiennes peuvent être impliquée: en cas d’hypothyroidie avec défaut de synthèse ou de fixation de l’hormone T3L, on observe une chute de cheveux plus abondante (qui peut aussi être un signal d’alarme pour faire un bilan thyroïdien !).
– et enfin les oestrogènes dont la chute notamment à la ménopause affecte la santé capillaire, mais aussi en post-partum après la grossesse où elle est associée aussi à la diminution de la progestérone (chute normale appelée effluvium télogène du post-partum qui dure entre 6 et 12 semaines, au delà consulter! ; la chute peut aussi être retardée s’il y a allaitement. Pendant la grossesse la phase de croissance avait été ralentie grâce à ses hormones qui avaient aussi boosté leur vitalité). L’arrêt d’une pilule contraceptive oestrogénique peut aussi en être la cause.
– le cortisol produit par les glandes surrénales qui active la synthèse des androgènes. Son taux augmente en cas de stress et est lié à une résistance à l’insuline sur le long terme. Le stress peut être la cause d’une chute temporaire (effluvium télogène) - Certains médicaments (certains anticoagulants, le lithium) + chimio radiothérapie + intervention chirurgicale ayant nécessité une anesthésie générale
- Carence en micronutriments en vitamines et minéraux (fer, vitamines B&D, zinc, biotine, silicium) et en protéines qui peut être liée à une malabsorption intestinale (intestins poreux) > importance d’une alimentation variée et équilibrée pour éviter un déséquilibre du microbiote et des soucis digestifs qui affecteront aussi la santé de nos cheveux ! Anorexie ou régimes alimentaires extrêmes peuvent donc aussi expliquer une chute de cheveux.
- choc psycho violent (fausse couche, IVG, décès d’un proche, accident, séparation, burn out professionnel…), état dépressif sévère, fatigue intense, maladie infectieuse avec forte fièvre
- eau du robinet et produits de soin cosmétique
- excès de maltraitance des cheveux
- tabac et drogues
Dans le cas de chutes diffuses et durables, la repousse n’est pas toujours possible et complète !
Que faire en cas de chute de cheveux excessive ?
Si la chute est trop importante, se prolonge sur des mois, il est important de consulter votre médecin, votre gynécologue pour faire un bilan hormonal, thyroïdien et biochimique et des examens complémentaires.
Agir sur son hygiène de vie
Au quotidien, il est possible de travailler sur notre hygiène de vie et notamment :
- Avoir une bonne alimentation. Important pour préserver un bon microbiote et un foie fonctionnel, éviter les carences…
- On pourra sur conseils personnalisés y associer une cure de vitamines et minéraux
- Faire attention aux produits capillaires et cosmétiques. On fuit parabens, sulfates, silicones parmi les composés les plus tociques. On ne choisit pas de savons aux pH trop acides. On supprimes les produits hyper agressifs, les après-shampoings qui étouffent nos cheveux, les colorations, les permanentes, les lissages trop fréquents. On diminue la fréquence des shampoings (2 fois par semaine suffisent en général). Et on préfère un séchage à l’air libre plutôt qu’au sèche-cheveux trop chaud qui abîme le cheveux. Un après-shampoing maison ? par exemple en utilisant du vinaigre de cidre ou gel de lin et aloe vera. Des recettes arrivent bientôt !
- Avoir un bon sommeil et gérer au mieux le stress. Des aides en aroma-phyto, en sophrologie, en yoga pourront être mises en place.
- Faire attention au soleil l’été et porter un chapeau
Soins capillaires anti-chute
L’auto-massage à sec du cuir chevelu
On pourra le faire tous les jours lors du shampoing ou au réveil. Comment ? en faisant bouger tout le scalp en massant en petits mouvements circulaires pour favoriser la bonne vascularisation au niveau des bulbes pilaires. Il est aussi possible d’utiliser 1 cuillère à soupe de vinaigre de cidre mélangée à un peu d’eau florale. On pourra choisir notamment un hydrolat de romarin à verbénone ou de géranium rosat Bourbon pour se masser. Le massage participe aussi à une bonne stimulation de la micro-circulation sanguine (CI si problèmes dermato!).
Quelques huiles essentielles utiles
* L’HE de Romarin à 1,8 cinéole (rosmarinus officinalis CT 1,8 cinéole). Elle va activer la micro-circulation et aider une bonne oxygénation.
* L’HE de cèdre de l’Atlas. Elle est aussi sébo-régulatrice et facilite une bonne exfoliation des cellules mortes. CI : antécédents personnel ou familial de cancer ou pathologies hormono-dépendantes. C’est une HE dite « oestrogen-like ».
* L’HE de Bay de Saint Thomas, issu d’un petit piment. Elle va chauffer et exercer une action stimulante du cuir chevelu. CI si antécédents personnel ou familial de cancer ou pathologies hormono-dépendantes. C’est une HE stimulante ovarienne. 2 gouttes dans le shampoing de temps en temps ou dans le masque bain d’huile (2 x/mois)
NB: pas d’auto-médication pendant la grossesse et l’allaitement. Revoir les précautions d’usage et contre-indications à l’usage des Huiles Essentielles.
Masque capillaire – bain d’huile
Voici une idée de recette facile à faire 1-2x par mois maximum. Si effectués trop fréquemment, les bains d’huile peuvent aussi étouffer les racines et le cheveux. Ils nécessitent aussi un petit plus de shampoing et rinçage pour éliminer l’huile. Mais ils peuvent être très bénéfiques une à deux fois par mois !
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