Qu’est-ce que la phytothérapie ?
Nous l’avons vu dans l’article précédent sur l’aromathérapie, la phytothérapie désigne l’usage des plantes pour leurs propriétés médicinales. Le terme phytothérapie vient du grec « phyton » qui veut dire plante et « therapein », soigner.
La phytothérapie englobe plusieurs « techniques » selon la méthode de préparation et d’utilisation de la plante. On distingue notamment :
- condiment ou aliment
- tisane ou décoction (l’infusion est la forme la plus connue et la plus utilisée)
- gélules, suppositoires, ovules, sous forme de talc, de cataplasme, de liniment,
- usage en bain aromatique
- sirops et miellats
- macération alcoolique ou hydro-alcoolique (teintures mères, extrait fluide glycériné de plante fraîche = EPS, extrait fluide classique = EF, suspension intégrale de plante fraiche = SIPF + extraits des bourgeons = gemmothérapie))- ou huileuse
- extraction de son huile essentielle (aromathérapie)
Un peu d’histoire
L’usage thérapeutique des plantes médicinales est une discipline au passé prestigieux. La phytothérapie est à l’origine de notre pharmacie et médecine modernes ! Malheureusement, de nombreuses obstacles sont venus freiner l’usage routinier de ces ressources offertes par la nature. Elle a aussi été oublié, mise de coté avec l’avènement des médicaments de synthèse chimique et souvent dévalorisée. Le diplôme d’herboriste a même été supprimé depuis 1941 en France…
Cependant, elle retrouve de l’utilité en médecine contemporaine et dans nos vies au quotidien, que ce soit en prévention ou en accompagnement de soin, et pour notre bien-être mental et physique. Il y a énormément de travaux scientifiques, de retours cliniques validés sur les propriétés des plantes, de leurs composants et leurs effets. Retrouver et rétablir ce contact avec le vivant et avec les plantes médicinales. Allier le meilleur de la tradition, des savoirs ancestraux de l’utilisation des plantes à la science et ses découvertes et avancées.
Phytothérapie et développement durable
Utiliser des plantes oui mais dans le respect de l’environnement
Il est pour moi important de valoriser notre environnement, de favoriser le développement durable et de retrouver le savoir précieux oublié que nos ancêtres possédaient sur les plantes. Beaucoup d’entre elles poussent bien souvent dans nos jardins, sous nos pieds ! Un retour au génie thérapeutique du monde végétal. Nous n’avons pas forcément besoin de plantes exotiques qui viennent de très loin. Il est très souvent possible de trouver des équivalents locaux ! L’herboristerie doit être accessible à tous. On a des plantes autour de nous partout si on veut bien se donner la peine de regarder 🙂
Des plantes à éviter
J’évite donc au maximum d’utiliser des espèces protégées et des plantes exotiques si ce n’est pas indispensable. Pourquoi cet engouement soudain pour le miel de Manuka par exemple ? Ce miel a effectivement de belles vertus cicatrisantes et anti-infectieuses. Il sera très efficace sur une brûlure mais … vient de Nouvelle-Zélande ! Il peut être utilisé dans des milieux hospitaliers pour un contexte bien particulier de grand brûlé. Mais pour soi au quotidien quel intérêt réel ? Nous avons de très beaux miels en France tout aussi efficaces pour un rhume, un mal de gorge ou pour une cicatrisation !
Essayer de penser à l’impact écologique me parait important. Choisir la phytothérapie souligne aussi une démarche proche de la nature et volonté d’utiliser des produits naturels! Alors allons jusqu’au bout de la démarche sans piller ces ressources précieuses. Je vous parle plus en détail de ces réflexions sur l’usage des plantes médicinales en respectant l’environnement dans un autre article.
Le choix des plantes en phytothérapie
Et oui, comme pour les huiles essentielles, il est indispensable de faire attention à la qualité de ce que l’on achète ! Le prix n’est pas toujours un critère de bonne qualité (qu’il soit élevé ou faible!). Je préfère pour ma part adopter autant que possible une démarche locale. Je me renseigne auprès des petits producteurs plutôt que de faire confiance aveuglément à une grande marque. Surtout si celle-ci fait simplement de l’achat-revente.
Apprenez à inspecter vos mélanges de tisanes, et différencier une belle plante aromatique où l’on peut discerner morceaux de feuilles, fleurs entières selon la partie utilisée et non une fine poussière sans odeur et terne.
Choisissez vos plantes de préférence issues d’une culture biologique : pour éviter de réaliser une tisane de pesticides et d’engrais qui se seront concentrés dans la plante.
La phytothérapie : pour quel usage ?
vers une médecine intégrative
Sans se substituer aux traitements allopathiques, et sans aller à l’encontre de la médecine et du diagnostic d’un professionnel de santé, comme l’aromathérapie, la phytothérapie peut aider dans l’accompagnement de notre santé au quotidien, et offrir une prise en charge complémentaire : apporter du soin, du confort et du bien-être, permettre de retrouver de la vitalité, stimuler les sens et les fonctions dans une approche globale de la personne.
Comment gagner en autonomie ? Redevenir acteur de sa santé en intégrant les médecines et techniques complémentaires plutôt qu’en les séparant ? Aucune plante, aucune médecine n’apportera une réponse absolue. En profitant de chacune d’elle, qu’elle soit conventionnelle ou dite complémentaire, nous élargissons notre regard et nos possibilités d’action pour prendre soin de soi dans la globalité.
intégrée à la pyramide du bien-être
L’aromathérapie et la phytothérapie ne sont pas des outils miracles qui vont résoudre tous les problèmes ! Leur usage s’intègre aussi dans une démarche de vie plus naturelle au sens large. Le respect des règles hygiéno-diététiques est fondamentale pour être en bonne santé. Elles pourront apporter des solutions pour soulager les symptômes. Elles aideront à rétablir le soubassement, la cause de la cause du problème. Mais elles devront s’accompagner nécessairement de bonnes pratiques alimentaires. La nourriture est une des clés de notre santé, notre première médecin disait Hippocrate. Des aides complémentaires pour la gestion du stress, l’activité physique, le maintien du corps s’ajouteront également à la pyramide.
Rappel important: toutes les synergies et tous les conseils donnés sur mon blog et mes réseaux sociaux ne se substitueront jamais à une consultation médicale ni à un traitement médicamenteux, ni à un conseil professionnel avisé. Nous sommes tous différents, et un conseil qui fonctionnera chez une personne pourra ne pas être adaptée pour une autre personne qui aura une constitution différente, des affections de santé différente (calculs hépatiques ou rénaux, hyper-tension…).
Olivia dit
Bonjour Nathalie,
Je partage votre avis sur le miel de Manuka. Il est vrai que nous avons la chance d’avoir en France d’excellents miels produits par des apiculteurs passionnés et respectueux des abeilles. Le miel de thym, par exemple, est un excellent cicatrisant reconnu et utilisé pour soigner les plaies des pharaons. De nombreux professionnels de la santé, comme les épithésistes et les phytothérapeutes, l’intègrent dans leurs pratiques, et ce, partout dans le monde.
nathalie.faggianelli@gmail.com dit
complètement ! Miel de thym, miel de lavande sont en effet très utilisés par les thérapeutes et professionnels utilisant la phytothérapie. Il est pour moi nécessaire et vital d’utiliser nos ressources locales, véritables trésors, avant d’aller chercher toujours plus d’exotisme…