Inhalation humide ou sèche ? comment la réaliser ? est-ce à utiliser uniquement en automne-hiver ?
Peut-être est-ce pour vous le retour du nez bouché, du nez qui coule, des affections des voies respiratoires en cette saison automnale ?
Je vous partage quelques petites astuces pour vous aider à mieux respirer. Qu’elles soient sèches ou humides, les inhalations sont incontournables pour soulager les troubles respiratoires.
Pourquoi faire une inhalation ?
L’inhalation est une technique qui permet d’agir rapidement sur la sphère ORL. L’inhalation humidifie va hydrater les muqueuses ORL du nez et de la gorge notamment. La vapeur chaude va permettre de décongestionner, dilater les vaisseaux sanguins locaux et permettre ainsi de soulager un mal de tête, une gorge sèche qui pique, un nez congestionné.
Réhydrater les muqueuses est essentiel en cas d’affections ORL. En plus des inhalations humides, boire régulièrement de l’eau et des tisanes émollientes douces avec des plantes mucilagineuses (comme la fleur de mauve, la racine de Guimauve par exemple) pour éviter l’échauffement et l’irritation des muqueuses (d’autant plus si une toux est associée). L’hydratation interne participe à la fluidification des mucosités et leur élimination et ne doit donc pas être négligée.
+ ne pas surchauffer les pièces: la chaleur sèche va apporter un état supplémentaire de déshydratation
+ éviter l’exposition aux toxiques irritants: tabac et parfums d’ambiance (bougies, diffuseurs chimiques) qui vont irriter les voies respiratoires.
Précautions d’emploi
L’interface respiratoire est fragile, encore plus en situation de rhume, on sera donc particulièrement vigilant au choix des molécules aromatiques (HE et parfums) utilisées si on décide d’en ajouter lors de l’inhalation.
Les inhalations peuvent être mal supportées chez les personnes asthmatiques ou allergiques : une grande prudence s’impose donc ! Notamment, on ne pratiquera jamais d’inhalation aromatique chez ses sujets, ni de diffusion atmosphérique. Les huiles essentielles d’eucalyptus (quelque que soit le chémotype), de menthe poivrée et celles riches en 1,8 cinéole seront à proscrire en inhalation et en diffusion !
Les inhalations chaudes seront à éviter pour les personnes souffrant de couperose ou sensibles aux changements de température. Elles créent une vasodilatation locale qui ne leur sera pas favorable. La chaleur sera alors perçue comme une agression par la peau.
Avec les enfants avant 7 ans, on préférera une inhalation humide sans ajout de plantes ou d’huile essentielle. On préférera par exemple créer une ambiance « sauna humide » dans une pièce. Après 3 ans et avec des enfants ne souffrant pas d’asthme, on pourra commencer doucement une inhalation sèche avec certaines huiles essentielles douces et adaptées. Il sera par contre possible d’ajouter un hydrolat ou eau florale (de fleur d’oranger, de camomille romaine). Anti-inflammatoires et apaisants, ils auront de beaux atouts.
Surveiller toujours un enfant ou une personne âgée lors d’une inhalation : la respiration doit être facilitée et non gênée, et les yeux doivent être protégés. En cas de gêne quelconque, arrêter immédiatement.
Inhalation sèche ou humide ?
1) Inhalation humide
Le lavage de nez est indispensable en période d’affections ORL, il va permettre d’éliminer les mucosités qui sont des sécrétions de mucus contenant les déchets immunitaires (notamment bactéries, virus). Elles doivent être évacuées d’une manière efficace afin de faciliter le processus de guérison et éviter la sur-infection, la descente des mucosités au niveau des bronches notamment. Pour favoriser le lavage, des solutés hypertoniques avec des hydrolats aromatiques et du sel fin pourra être effectué et ce dès les premiers symptômes du rhume. Ce type de lavage est à faire quelques jours seulement pour ne pas trop irriter les muqueuses, passer ensuite sur un lavage au serum physiologique.
Les inhalations vont ensuite permettre de liquéfier le mucus et de mieux l’éliminer.
2) Inhalation humide aromatique
Il est possible d’ajouter à l’eau chaude des molécules aromatiques sous forme de plantes sèches, comme si on préparait une tisane ou d’un hydrolat. On choisira des plantes qui sont mucolytiques, c’est-à-dire fluidifiantes des sécrétions bronchiques afin qu’elles soient mieux expectorées. Les feuilles d’eucalyptus vont permettre de prévenir l’ épaississement des mucosités et favoriser leur bonne évacuation. Elles sont aussi antispasmodiques des muscles respiratoires, relaxant les muscles en cas de toux quinteuse. Le thym est une grande plante immunitaire. Elle va agir comme antiseptique des voies respiratoires ici. Il sera aussi très approprié en tisane à boire à côté. Vous pouvez préférer le thym citronné pour les enfants, plus doux et aromatique.
Pourquoi pas d’ajout d’huile essentielle pour une inhalation humide ?
Je ne recommande pas l’ajout d’huile essentielle lors d’une inhalation humide. Je vous explique pourquoi :
- Les huiles essentielles sont non miscibles à l’eau. Il serait donc nécessaire d’ajouter un dispersant pour obtenir une vapeur homogène ! Ceci pour ne pas risquer d’irriter trop fortement les voies ORL fragiles, ecore plus pour les enfants !
- Lors de l’inhalation chaude humide, on dilate fortement les portes de la peau. On augmente donc le passage en circulation sanguine des huiles essentielles (résultats objectivés par une prise de sang lors des études !). Or on maitrise encore très peu l’élimination de ces composés complexes notamment au niveau hépatique.
- Le chauffage dénature les molécules de l’huile essentielle et il sera plus intéressant de bénéficier de leurs bienfaits en diffusion sèche !
3) Inhalation sèche
Huiles essentielles intéressantes en inhalation sèche :
sauf enfants et asthmatiques !
Ce sont des huiles essentielles riches en 1,8 cinéole. Cette molécule est fluidifiante, expectorante. Elle augmente l’activité ciliaire des cils pulmonaires et décongestionne les voies hautes et basses ORL. Ces huiles essentielles sont aussi riches en monoterpènes qui sont des molécules détersives. C’est-à-dire qu’elles vont décoller les mucosités. Ces huiles essentielles sont interdites chez les asthmatiques et à utiliser avec prudence par les enfants au dessus de 7 ans (ravinsara, tous les eucalyptus, laurier noble). Toute huile essentielle qui en contient une quantité > 30% s’utilisera par voie cutané de préférence. Mais ne pas mettre en bouche ou avaler en interne, car ce sont le 1,8 cinéole est une molécule très peu digeste (sauf rares exceptions).
Certaines HE ne peuvent PAS s’utiliser pour une inhalation. Parmi elles, ce sont des huiles à phénols, cétones, aldéhydes aromatiques. Elles sont trop agressives pour les muqueuses (cf article et post sur la diffusion d’huile essentielle).
Ci-dessous voici deux possibilités d’associations d’huile essentielle pour une diffusion sèche. A gauche, un exemple en cas de nez bouché, sinusite. Et à droite en cas de toux associée.
Geste simple nez bouché
Un petit geste simple réservé aux ADULTES en cas de nez bouché: venir masser les dessous des narines et le point d’acupression situé sous le nez avec l’auriculaire et une trace d’HE de menthe poivrée (mentha x piperita). La menthe poivrée est astringente, c’est-à-dire qu’elle permet de resserrer la muqueuse et, ainsi, de déboucher le conduit nasal. Attention, il ne faut en ajouter qu’une goutte, car elle est aussi asséchante et surtout très puissante.
Bien se laver les mains après usage et ne pas venir en contact avec les yeux. On pourra répéter ce geste 2-3x de suite espacés de 10minutes. 6 fois maximum par jour. Attention aux bébés : l’huile essentielle de menthe poivrée peut déclencher un réflexe broncho-pulmonaire entrainant la mort par étouffement.
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