Hydrolat et eau florale, y a t’il une différence entre les deux ? A quoi servent-ils ? Comment choisir un hydrolat de qualité ? Quels sont leurs usages et leurs propriétés ? Je vous explique tout dans cet article.
Hydrolat et eau florale, une différence subtile
Un hydrolat
Le terme « hydrolat » est le terme générique. Il désigne une eau aromatique obtenue en fin de processus de distillation à la vapeur d’eau de plantes aromatiques. On parle aussi d’entrainement à la vapeur. L’hydrolat correspond à la phase aqueuse et se sépare de l’huile essentielle non miscible à l »eau. Elle est très faiblement chargée en molécules aromatiques de la plante.
Un hydrolat peut être obtenu à partir de différentes parties de la plante (écorce de cannelle, racines de livèche, rameaux de ciste ladanifère…) et pas seulement de fleurs. Il est possible d’obtenir des hydrolats à partir de plantes qui ne produisent pas d’huiles essentielles.
Définition de l’AFNOR (Association Française de Normalisation) en 1998, l’hydrolat est un « distillat aqueux qui subsiste après l’entraînement à la vapeur d’eau, une fois la séparation de l’huile essentielle effectuée ».
Une eau florale
En cosmétique, on utilise plus couramment le terme d' »eau florale » pour désigner les eaux aromatiques obtenues à partir de fleurs. Une macération ou une décoction dans l’eau des fleurs peut-être réalisée et pas seulement une distillation. C’est le cas pour des fleurs comme le bleuet, l’hamamélis ou la reine reine-des des-prés. Pour ces fleurs, on ne produit pas d’huiles essentielles. On parle donc d’eau de bleuet et non d’hydrolat de bleuet.
Dans la pratique, on utilise communément un mot ou l’autre. Dans les deux cas cependant, ce n’est JAMAIS une eau aromatisée, ou une eau additionnée d’huile essentielle ou un mélange d’hydrolat et d’eau ! Un hydrolat ou une eau florale est caractérisée par son mode d’obtention unique et doit être 100% pure !
Composition des hydrolats
Les hydrolats et eaux florales sont très peu concentrées en molécules aromatiques. En moyenne, ils contiennent entre 0,03 et 0,05% de molécules (max 0,1-0,5% parfois). Hydrolat et huile essentielle issus d’une même plante sont de nature différente même s’ils peuvent contenir quelques composés en commun. Cela dépend de leur polarité. En effet, les molécules hydrophiles se concentrent dans l’hydrolat, comme des composés hydrogénés et celles hydrophobes se retrouvent vers l’huile essentielle, cas des monoterpènes.
Ils ont donc des propriétés et usages différents mais sont complémentaires. Il est important de noter que les propriétés de l’hydrolat ne sont pas forcément celles de l’huile essentielle issue de la même plante !
Avantages de ces produits naturels
Plus respectueux de la nature
Ils ont un très bon rendement de production. Ce rendement est bien plus intéressant que celui
d’une huile essentielle. Pour obtenir un hydrolat de qualité, le ratio est de 1:1 soit 1 kg de plante pour 1L d’hydrolat
Voir le post précédent sur les rendements en HE. Cette condition permet d’obtenir un hydrolat avec une efficacité
thérapeutique et une odeur puissante. Pour des raisons économiques, certaines marques obtiennent I0 à 50L d’hydrolat pour 1kg de plantes. Mais c’est alors un hydrolat dilué beaucoup moins efficace.
Il existe un Large éventail de choix de plantes locales. De nombreux petits producteurs français produisent des hydrolats de belle qualité !
Très peu de contre-indications et des usages familiaux multiples
Mêmes si elles sont peu concentrées en molécules chimiques, elles n’en sont pas moins dénuées d’intérêt et de belles propriétés. Elles ont longtemps été mises de côté et non utilisées. Pourtant, elles présentent rarement des contre-indications, ce qui est sécurisant et ont une efficacité reconnue ! Il y a aussi très peu de risque de sur-dosage.
Propriétés et utilisations
Future mamans, bébés : l’usage des hydrolats est-il possible ?
Ils sont donc très doux et sûrs d’utilisation pour toute la famille, même les plus petits dès la naissance et notamment les peaux sensibles. Cependant, on vérifiera l’absence d’allergie lors de l’usage notamment avec les bébés. Une allergie est possible pour toute personne avec certaines plantes à n’importe quel moment de la vie !
Certains hydrolats-eaux florales sont tout de même déconseillées aux femmes enceintes et allaitantes, ainsi qu’aux bébés et aux enfants de moins de 3 ans. Parmi eux, ceux contenant des molécules appelées phénols et cétones et ceux à action hormonale. Parmi eux : cannelleS, origan, thym à thymol, saugeS, sarriette, clou de girofle, menthe poivrée, hysope officinale, cèdre de l’atlas, achillée millefeuille.
Des modes d’utilisation variés
Ils peuvent s’utiliser :
- en usage externe notamment sur les muqueuses, les yeux. Mais attention à leur qualité et leur bonne conservation.
- en voie orale : les hydrolats sont tout à fait adaptés à une voie orale, ils sont très bien tolérés. Les molécules solubles dans l’eau sont bien véhiculées et assimilées par le corps.
Des usages nombreux
- Usage en cosmétique et soin de la peau (visage, yeux, corps, siège et parties intimes. HA à choisir en fonction du type de peau selon leurs pH et propriétés) pour calmer une douleur apaiser, désinfecter, aider une bonne cicatrisation, circulation…, ou comme parfum. En cataplasme, bain de bouche, compresses…
- Utilisation en thérapeutique et psycho-émotionnel : soit un usage externe par vaporisation, cataplasme, diffusion ou pour une inhalation humide décongestionnante des voies ORL ou un usage interne pour un soutien immunitaire, nerveux, digestif, de drainage..
- Aromatisation des préparations culinaires ou des boissons froides ou tièdes pour donner du goût. Un hydrolat de fleur d’oranger aromatisera superbement vos pâtisseries (voir ma recette de salade d’oranges).
Note sur l’odeur des eaux florales et hydrolats : ils sentiront la plante – fleur originelle si les composés responsables de l’odeur sont solubles dans l’eau. Ce qui n’est pas le cas pour la lavande par exemple. Et les hydrolats de lavandes ne sentent donc pas particulièrement bons !
Critère qualité et conservation
Comme une huile essentielle, il doit être défini botaniquement. Sur votre flacon doivent figurer le nom français associé au nom latin, le nom de genre, espèce et famille !
Il est d’autant plus important qu’ils ne contiennent ni alcool ni conservateur ajouté surtout pour un usage en voie interne. Souvent les industriels ajoutent des conservateurs pour augmenter le temps de conservation. En effet, étant à base d’eau, ce sont des produits fragiles, sensibles à la contamination microbienne. On les conservera au réfrigérateur une fois ouvert ou au minimum à l’abri de la lumière et de la chaleur !
Avant toute utilisation : vérifier que l’odeur et l’absence de dépôt flottant inhabituel dans la bouteille. Tout changement inhabituel d’odeur ou si la solution s’est troublée : on jette ! On ne prend pas de risque comme pour tout produit alimentaire qui est moisi, contaminé ! Surtout pour une utilisation sur les muqueuses (yeux, fesses de bébé…)
A lire aussi : comment choisir une huile essentielle de qualité ? les bases de l’aromathérapie à connaitre avant de débuter.
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