Les allergies saisonnières – le fameux rhume des foins – sont bientôt de retour ! Cette affection du printemps concerne 10-20% de la population française. Et elle peut tous nous concerner à tout âge et moment de la vie.
C’est une réaction anormale du système immunitaire en réponse à un contact avec une substance normalement inoffensive mais qu’il considère comme potentiellement dangereuse (=allergène) et réagit trop violemment. Ici il s’agit du pollen (notamment graminées) mais le même mécanisme est en jeu pour une allergie aux acariens, poils de chat…
La molécule centrale de la réaction allergique, qui est une réaction inflammatoire, est l’histamine. On propose donc des anti-histaminiques pour calmer les crises, pas toujours bien tolérés. Mais savez-vous qu’il en existe aussi dans les plantes ? que d’autres solutions naturelles existent et notamment en soutien du terrain – accompagnement de fond ? Je vous donne ici de premières clés pour soutenir son corps et le préparer à la saison pollinique.
Les signes du rhume des foins
- yeux qui démangent et pleurent, gonflement des paupières, pouvant entrainer une conjonctivite allergique
- nez qui coule, peut se boucher (avec une diminution de l’odorat) et difficultés à respirer
- gorge qui gratte et éternuements à répétition
- maux de tête
- fatigue
Les symptômes peuvent être les mêmes pour une allergie aux acariens, poils de char, poussières… Ils peuvent devenir très handicapants avec une très grande fatigue associée, des insomnies, baisse d’appétit et du moral, irritabilité. Certaines personnes ont un « terrain allergique » c’est-à-dire que le système immunitaire sur-réagit face à un élément considéré comme allergène.
Lutter contre les allergies saisonnières…
… en amont de la saison pollinique
Agir en amont et ne pas attendre les symptômes pour se soigner ! Vous pouvez mettre plusieurs choses en place dès fin février-début mars. Même si les conseils suivants sont valables pour une bonne hygiène de vie quotidienne. Une allergie est liée à un terrain immunitaire faible, non éduqué et nos modes de vie ultra-pollués, dévitalisés.
Hygiène de vie globale
- Limiter son exposition aux toxines. La pollution est un facteur aggravant, celle atmosphérique des rejets industriels pétrochimiques mais aussi aux parfums d’intérieur, d’ambiance, aux bougies parfumées, cosmétiques et parfums ainsi que produits ménagers. Elle fragilise nos muqueuses conduisant à une sensibilisation accrue. Les particules fines irritent notamment nos muqueuses et les rendent plus perméables (étude Rep biochem Mol Bio Avril 2018). Vous pouvez également lire mon article sur les perturbateurs endocriniens.
- Prendre soin de ses intestins et de son microbiote intestinal. Il est indispensable pour une bonne immunité. Adopter une alimentation variée et équilibrée, faisant la part belle aux antioxydants, oméga 3, minéraux et vitamines. Les études ont aussi montré un lien entre des allergies aux pollens croisées avec des intolérances alimentaires. En amont et pendant la période à risque, essayez de diminuer significativement les produits laitiers et le gluten industriel (restez sur des glutens mieux digérés des farines anciennes). On constate souvent une réelle diminution des symptômes allergiques. Cela pourra alors être intéressant aussi de faire le point sur la santé de vos intestins et microbiotes pour aller soulager les causes plus en profondeur !
- Faire attention à son niveau de stress et au manque de sommeil, à la sédentarité qui fragilisent le terrain ! On sort s’aérer minimum 10-15 minutes par jour. On fait du sport régulièrement. On prend soin de son équilibre nerveux !!
Prendre soin de sa bonne santé intestinale est indispensable quand on souffre d’un terrain allergique – atopique chronique ! Le microbiote joue un rôle majeur et la muqueuse intestinale doit être suffisamment perméable pour éviter de laisser passer ces protéines allergènes qui titillent le système immunitaire et le stimule continuellement !
Prendre soin de son foie
Je vous ai déjà parlé, dans de précédents articles, de cet organe maitre de notre corps. Soutenir son bon fonctionnement va permettre d’agir sur le terrain hyper-inflammatoire, de drainer correctement les toxiques et déchets du métabolisme. MAIS attention on ne fait pas de drainage ou cure détox n’importe comment. Et surtout ce n’est pas adapté si vous êtes fatigué, épuisé, si vous souffrez de troubles digestifs chroniques, si vous êtes en carences de minéraux et vitamines. JAMAIS de cure détox chez la femme enceinte, allaitante, bébé et enfant !
- Pour aller plus loin lire aussi mon article sur la détox ! Avant tout chose on apporte au corps les minéraux et vitamines dont il a besoin pour que le foie réalise correctement TOUTES les étapes de détox ! Et on prend soin de ses intestins et microbiotes, de ses reins qui seront ensuite chargés des étapes suivantes
- En plus – et seulement en plus – on pourra faire une cure de chardon-marie. Une plante hépatoprotectrice par exemple. Je limite l’usage du desmodium pour des raisons écologiques !
- Il est possible de réaliser ensuite selon sa santé, ses besoins une cure de sève de bouleau fraiche, « cure de printemps » ou une cure avec un hydrolat adapté (comme celui de livèche, de romarin à verbénone ou encore de genévrier commun à baies).
- Reminéraliser avec des plantes comme l’ortie piquante et la prêle, et une alimentation végétale.
- Chouchouter son foie avec la bouillotte.
Quelques plantes utiles :
Note sur l’ortie piquante : plutôt en prévention qu’en crise, elle est dite « histaminogène », c’est-à-dire qu’elle apporte un peu d’histamine, cette molécule responsable de la crise allergique. A petite dose, cela ne déclenche pas de réaction mais elle va permettre de saturer les récepteurs à l’histamine progressivement. Par contre en cas de crise, elle pourra donc aggraver la réaction allergique, on l’évitera une fois la saison commencée.
Le bourgeon de cassis fait partie de la gemmothérapie. Il agit sur l’inflammation, notamment celle allergique et redonne au corps de la vitalité.
L’hydrolat d’estragon : à raison d’1 cuillère à soupe le matin au réveil en cure avant la saison (peut aider pendant mais ne sera pas efficace seul).
… pendant la saison pollinique
De nouveau une hygiène de vie à respecter
Le sujet allergique et sensible fera particulièrement attention à :
- aérer son intérieur de préférence tôt le matin ou tard le soir quand la concentration de pollen est moindre
- faire sécher son linge en intérieur
- se rincer les cheveux le soir en rentrant (ou les laver)
- se laver le nez au serum physiologique ou solution à base d’un hydrolat bien choisi ou d’un soluté hypertonique régulièrement.
- Je peux aussi vous accompagner pour formuler un spray anti-allergique calmant pour les crises et à prendre en prévention
- limiter son exposition aux substances irritantes et aux polluants (produits ménagers, parfum et tabac)
- enrichir son alimentation en minéraux et vitamines. Dont la vitamine C une anti-histaminique naturelle qui participe à la détox de l’histamine et limite sa libération. Mais aussi le zinc, un anti-infectieux majeur, le magnésium qui est liée à la fatigue et qui régule aussi la libération d’histamine. Et on pourra aussi penser à la quercétine du thé vert, un antioxydant, anti-inflammatoire et anti-allergique. On la retrouve aussi dans ail, oignon, brocolis… On n’oubliera pas non plus les oméga 3 qui sont anti-inflammatoires. Ils protègent les muqueuses des inflammations et sont aussi nécessaires à la santé de la peau, du système nerveux et du système cardio-vasculaire.
- réduire les aliments inflammatoires. On diminuera son apport en oméga 6 pro-inflammatoire en excès dans notre alimentation moderne ! Mais aussi le sucre et les aliments industriels.
- Faire attention au contraire aux aliments riches en histamine : fromages, charcuteries, viandes rouges, poissons, café, oeufs et vin blanc. En excès, ils pourront accentuer l’inflammation et les symptômes de l’allergie.
soulager les symptômes du rhume des foins avec la phytotherapie-aromatherapie
Ici on devra s’attaquer aussi aux symptômes pendant les phases de crise.
Une huile végétale intéressante : l’huile végétale de nigelle (nigella sativa). C’est une huile végétale particulière car elle contient une partie insaponifiable très riches en molécules à l’action anti-infectieuses mais aussi immunomodulante et anti-histaminique. Elle régule donc à la fois le système immunitaire et les réactions allergiques. On pourra l’utiliser comme support de dilution des huiles essentielles proposées ci-dessus. Il est aussi possible de la prendre par voie interne à raison d’une cuillère à café par jour 3 semaines avant la saison pollinique et de temps en temps pendant les pics allergiques (jusqu’à 3 cuillère à café max, adulte et enfant après 12 ans).
Prise en charge individualisée
Vous ne savez pas quelle plante choisir ? quelle posologie prendre? comment démarrer une cure adaptée à vos besoins ? Pour aller plus loin et mettre en place un accompagnement personnalisé, n’hésitez pas à me contacter.
En médecine allopathique, il pourra vous être proposé une désensibilisation. Cette méthode consiste à prendre quotidiennement de petites doses diluées de l’allergène problématique. Intéressante si vous souffrez d’une allergie à une substance bien précise. En cas de terrain poly-allergique, les effets seront moins marqués voir nuls. N’hésitez pas à consulter un allergologue pour identifier les allergènes auxquels vous êtes sensibles et démarrer un éventuel protocole de désensibilisation.
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