Connaissez-vous le bouillon d’os ?
C’est une recette de nos grand-mères, arrière-grand-mères bien connue aussi des cultures scandinaves et d’Europe de l’Est. Un temps oubliée, c’est un liquide très intéressant d’un bon de vue nutritionnel ! Un concentré de minéraux et d’acides aminés – ces briques de construction de nos protéines – que l’on retrouve peu ailleurs (vitamines du groupe B, acide hyaluronique, collagène, glucosamine, glutamine).
Les ingrédients du bouillon
Pour 2 à 3 litres de bouillon
- 1 carcasse de poulet fermier (avec la tête et les pattes, Ce sont les parties du corps très riches). Ou des os de votre choix : os ou pied de veau, de volaille, bœuf, mouton… mais aussi arrêtes de poisson, carcasses de crustacées… Les os à moelle donneront un bouillon assez gras mais peuvent aussi être utilisés !
- Des légumes de saison : 3 grosses carottes, 3 branches de céleri avec les feuilles, 2-3 poireaux, des pois mange-tout… Eviter simplement les pommes de terre
- 1 oignon planté de 4 clous de girofle + 2 gousses d’ail
- 1 bouquet garni (thym, laurier, persil)
- 3 c. à soupe de vinaigre de cidre de pomme ou tout autre vinaigre
- 1 c. à soupe de gros sel + un peu de poivre (et des épices de votre choix, pour une version thaï : bâton de citronnelle, pâte de curry, gingembre et curcuma…)
- 2 à 3 litres d’eau
Les étapes de la recette
Temps de préparation rapide 15 minutes
Cuisson longue 3 à 6h
- Déposer la carcasse de poulet, les os choisis dans un grand faitout, marmite en fonte et les recouvrir largement d’eau. Ajouter les légumes coupés grossièrement, les épices.
- Porter à feu plus fort jusqu’à frémissements puis
- Laisser cuire à feu doux (75°C) minimum 3-4 heures en remuant de temps en temps voir idéalement 6-8h heures à feu doux en vérifiant régulièrement le niveau de l’eau. C’était le plat de nos grands-mères qui mijotaient des heures sur le poêle ! Ne pas laisser bouillir !
Le bouillon peut se consommer directement après avoir filtrer pour enlever les os et les légumes qui n’ont plus de valeur nutritionnelle. Ils ont « tout donné » dans le bouillon et ne sont pas très bons consommés ainsi. Un petit bol de bouillon parfumé fera un repas du soir réconfortant. Vous pourrez y ajouter des légumes, des champignons en fin de cuisson, des nouilles chinoises semi-complètes ou des pâtes de sarrasin.
Vous pouvez aussi le filtrer pour enlever les légumes et ne garder que le bouillon. Mettez le liquide en petits bocaux et conservez le au congélateur. Il va figer en refroidissant et former une couche plus grasse sur le dessus ce qui est normal.
Vous pouvez retrouver la recette en vidéo sur mes réseaux sociaux : instagram ou facebook
Notes importantes
NOTE 1 : Le vinaigre de cidre de pomme est un acide et permet d’aider à extraire les minéraux et le collagène des os. Il est présent en faible quantité et n’impacte pas le gout final de la recette, ni l’équilibre acido-basique.
NOTE 2 : choix de la viande et des os de la meilleure qualité possible : c’est-à-dire issus d’animaux élevés dans de bonnes conditions, avec accès au pâturage / plein air, nourris sans OGM, soja et céréales sans pesticides, issus d’un élevage traditionnel qui respecte l’animal, la nature, l’environnement et l’homme, sans antibiotiques.
NOTE 3 : Plus votre bouillon est riche en collagène, plus il sera bénéfique pour la santé (réparation tissulaire et osseuse, protection et régénération de la barrière intestinale…). Pas d’inquiétude si la préparation a donc un aspect gélatineux, c’est justement qu’elle est réussie.
Les bienfaits du bouillon d’os
Qu’apporte-t’il ?
Le bouillon est un plat réconfortant et réchaufffant. Il est digeste, doux pour l’intestins. Très riche en nutriments dont vitamines du groupe B, calcium, acide hyaluronique, gélatine formée à partir de collagène et glucosamine. Il contient les acides aminés : glycine, lysine, proline, arginine et glutamine, les briques de construction essentielles de nos protéines et réparateurs de nos tissus. On retrouve peu ces acides aminés dans les morceaux de viande « plus nobles » consommés aujourd’hui. Ils étaient très présents dans les plats traditionnels mijotés de notre cuisine française comme le pot-au-feu, la blanquette, la queue de bœuf, le « fond de veau »…
- Glycine, principal composant du collagène, est le précurseur d’une molécule importante appelée glutathion (antioxydante très puissante dans les cellules participant à tous les mécanismes de détoxification qui ont lieu en permanence) mais est aussi brique essentielle de nos protéines dont celles essentielles à la fonction immunitaire, à la réparation musculaire. C’est aussi un neuromédiateur apaisant et favorisant un meilleure endormissement et sommeil de qualité. Elle permet aussi une bonne synthèse des sécrétions gastriques et sucs biliaires ce qui permettra d’améliorer la digestion.
- Glutamine joue aussi un rôle dans la synthèse des protéines et aide au maintien de l’intégrité de la paroi intestinale : c’est le carburant énergétique majeur des entérocytes, les cellules de l’intestin grêle (et non du colon comme on le lit trop souvent).
- Proline favorise une bonne cicatrisation et aide au renouvellement des tissus. Elle est aussi anti-oxydante et anti-inflammatoire.
Note : je ne recommande jamais en première intention et sans avis la prise de L-glutamine en complément alimentaire ! Ce n’est pas l’ingrédient miracle pour réparer un intestin poreux !
(J’en parle notamment pour les thérapeutes et professionnels de santé dans la formation microbiote et fertilité que je donne au sein de l’institut de formation à la fertilité)
Comment et quand le consommer ?
Le bouillon d’os aide à la :
- Récupération après un effort sportif, pendant une grossesse et après l’accouchement pendant le mois d’Or du post partum. Il apporte de l’énergie et est idéal pour retrouver des forces, aider une bonne maintien de la masse musculaire, reconstruction tissulaire et articulaire des tissus endommagés
- Toute période de convalescence, notamment pendant et après un épisode grippal, ou de diarrhées.
- Diminution de l’inflammation
- Solidité osseuse et articulaire
- Digestion et réparation de la paroi intestinale : en cas de problématique d’hyperperméabilité intestinale. Mais attention, ce ne sera pas une panacée seul et pourra être mal toléré si le leaky gut est important (à cause de la libération d’histamine)
- Beauté de la peau (élasticité et aspect) et cheveux (croissance et santé)
A consommer régulièrement, un petit bol par jour.
Peut-il être mal toléré ?
Le bouillon d’os pourra être mal toléré pour les personnes qui ont des intolérances à l’histamine. Celui de boeuf sera notamment plus riche en histamine que celui de poulet. Commencez dans ce cas avec de petites doses d’un bouillon de poulet selon la tolérance.
Je vous l’accorde c’est une recette qui demande du temps, que nous avons perdu aujourd’hui où nous souhaitons que tout aille vite et notamment le temps passé en cuisine ! Il existe des alternatives saines du commerce si vous ne souhaitez pas en préparer 🙂 Par exemple chez Jolly Mama (code promo sur demande), Jarmino, Good food , Nu bio
Karine Gagnon dit
Bonjour, pour le bouillon de collagène que nous faisons bouillir de 8 à 24 heures. Quand il refroidit, une couche blanche se forme sur le dessus. Est-ce que nous devons jeter cette couche blanche ou nous pouvons la consommer?
nathalie.faggianelli@gmail.com dit
bonjour, il est tout à fait possible de la consommer, ce sont les graisses qui figent. Elle se re-liquéfie en réchauffant le bouillon.
Céline Gallina dit
Peut on utiliser le gras qui est remonté à la surface comme du ghee ? Pour cuire viande ou mettre sans riz ou pâte après cuisson ?
Merci
nathalie.faggianelli@gmail.com dit
oui c’est possible !
Elsa dit
Bonjour
J’ai une question assez technique.
Lors d’une expérience en mettant un os dans du vinaigre l’os devient caoutchouteux car tout le calcium et minéraux ont été « tracté » mais tout le collagène (caoutchouc) est resté.
Du coup je ne comprends pas si il faut vraiment mettre du vinaigre pour extraire le collagène comme on le trouve écrit partout. Cela semble contradictoire.
Merci pour votre réflexion
nathalie.faggianelli@gmail.com dit
Bonjour, il ne s’agit pas de tremper la carcasse dans le vinaigre en effet, mais d’en ajouter un peu dans le bouillon. Le collagène s’extrait surtout par le temps de cuisson très lent à basse température. Une étude pour aller plus loin sur l’action du vinaigre: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8749972/
Georgina Allagnat dit
Bonjour
Merci pour cette recette. Je me demande juste si la carcasse de poulet est déjà cuite ( genre après avoir mangé un poulet roti) ou crue?
Merci pour votre réponse.
nathalie.faggianelli@gmail.com dit
Bonjour, oui déjà cuite, vous la gardez pour en faire ensuite un bouillon d’os sinon c’est dommage votre poulet sera beaucoup trop cuit pour être mangeable.