Plantes médicinales & développement durable. Qu’est-ce que j’entends par là ? De par ma profession, je suis la première à utiliser des plantes médicinales sous différentes formes en prévention et soin bien-être. Mais savez-vous que certaines plantes sont sur la liste rouge des plantes menacées de disparition ?
Avez-vous déjà réfléchi à l’impact environnemental de la production, consommation de plantes en phytothérapie et encore plus pour l’aromathérapie ?
Des plantes médicinales en danger
Quelques chiffres pour introduire le sujet
Se soigner avec les plantes, utiliser des huiles essentielles est devenu un phénomène de mode
Bien sûr, il y a une volonté de retourner vers quelque chose de plus naturel pour soi et ses enfants. Mais c’est aussi devenu un business très lucratif pour la plupart de gros revendeurs et enseignes qui ont pignon sur rue. Et le marché est en pleine expansion. Pour répondre à la demande croissance, de nombreuses ressources sont pillées sans respecter les temps de croissance de la plante, le bon moment de récolte ou encore l’utilisation traditionnelle locale de populations pour des plantes exotiques !
C’est pour moi une réelle aberration écologique de faire venir des plantes de l’autre côté de la planète pour leur vertus « soit-disant magiques ». Nous avons aussi des plantes dans nos régions qui peuvent avoir des propriétés équivalentes. Mais cela séduit moins de choisir un ashwaghanda indien plutôt qu’une ortie piquante, mauvaise herbe de nos campagnes.
Certaines plantes comme la rhodiole et le desmodium ont été tellement survendues par les réseaux sociaux et influenceurs que la première est aujourd’hui sur liste rouge de la CITES, la deuxième souvent frelatée, confondue ou volontairement remplacée par une autre plante pour répondre à la demande croissante.
Quelles plantes éviter comme menacées ?
Les huiles essentielles à éviter
Il est très souvent possible de trouver des alternatives locales à ces huiles essentielles ! Il est important pour cela de bien maitriser la biochimie des huiles, leurs propriétés, les contre-indications. Par exemple, l’arbre à thé originaire de Madagascar, bien que non menacé directement de disparition mais sur-exploité, peut être remplacer pour de nombreuses applications par le laurier noble de nos régions. Les huiles essentielles, comme les plantes issues de bois – écorce ou résines, difficiles à produire et menant souvent à l’abattage des arbres sont à éviter. Bien sûr, un professionnel de santé et thérapeute pourra aussi juger de leur pertinence réel d’usage en ayant à l’esprit cette problématique écologique.
Arrêtons aussi d’utiliser des huiles essentielles pour parfumer ses produits ménagers maison ! Ce sont des produits à l’impact écologique important! Voir aussi mon prochain article sur ce sujet.
Voir le deuxième article sur l’impact écologique des huiles essentielles et les plantes à faible rendement à éviter.
Les plantes médicinales à bannir de sa pharmacopée
Desmodium, ginseng américain, lapacho, rhodiole… des plantes largement proposées et vantées pour les belles propriétés ! Certes, mais souvent mal employées et non utiles pour toute problématique. Pas besoin de rhodiole pour un stress d’examen ou des difficultés à dormir ! Essayons de préserver nos ressources précieuses et utilisons ces plantes s’il n’y a aucune autre alternative possible !
Bien souvent les compléments qui les contiennent sont aussi mal dosés, peu efficaces. Il y a un gros gâchis des produits de santé naturelle !
- Lire aussi : « comment bien choisir ses huiles essentielles«
- Télécharger la liste complète des plantes avec les noms latins et précisions
Des « super-aliments » qu’il faut oublier
Je voulais aussi revenir sur l’effet de mode qu’il y a eu autour du Miel de Manuka ! Non non et non, ce n’est pas un miel à acheter pour un petit mal de gorge ! Nous avons des miels en France qui sont tout aussi utiles ! Ce miel a été fortement étudié sous la pression commerciale mais il n’en est pas moins que nos miels locaux ont aussi des propriétés indéniables !
Plantes et développement durable
Eviter la sur-consommation de plantes médicinales ?
Partir de ses besoins réels
Se poser la question de « pourquoi je veux utiliser cette plante / aliment » et s’il y a une alternative équivalente locale dont le renouvellement est suffisant ? Vérifier les contre-indications éventuelles avec un traitement médicamenteux en cours, une pathologie et selon l’âge et la constitution…
Stop aux prétendues super plantes ou aliments
Sauf si conseil justifié de thérapeute / professionnel de santé qui sait pourquoi il vous la propose. Si pas d’autres alternatives avant de sortir l’’artillerie lourde 🙂
S’assurer des conditions humaines et environnementales de production
Privilégier les plantes et huiles essentielles issues de l’agriculture locale et biologique, par de petits producteurs. Et si la plante est exotique : opter pour le commerce équitable. S’assurer du mode de récolte et de l’origine géographique précise.
Juste emploi, bonne conservation
Eviter le gaspillage en conservant correctement les plantes, évitant d’accumuler des produits de santé naturelle que l’on oublie dans les placards. Si bien conservées, ils peuvent se conserver plusieurs mois voire années (pour certaines huiles essentielles). Ce sont aussi des synergies complexes de plusieurs principes actifs qui peuvent donc être utilisées pour plusieurs usages différents !
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