Pourquoi faire soi-même?
Quand on entame une démarche de réduction de ses déchets, d’élimination des produits toxiques et synthétiques industriels, il se pose aussi la question de faire ses cosmétiques et produits ménagers maison.
Pour ma part, j’ai commencé à faire mes produits ménagers en 2015, petit à petit, en testant des recettes qui commençaient à fleurir un peu partout dans cette vague du DIY – zéro-déchet. Plusieurs raisons m’ont poussé à le faire. D’une part, une question de santé: je supportais de moins en moins les lessives commerciales, les odeurs me donnaient des maux de tête, et ma peau était irritée constamment, en plus de l’absorption insidieuse des perturbateurs endocriniens quotidienne et son impact sur ma santé à long terme. D’autre part pour une question écologique: quand on réalise les impacts environnementaux de tous ces produits ultra polluants pour nos cours d’eau mais aussi de part leur mode de fabrication, on a envie de limiter leur usage ! J’ai donc commencé à creuser les compositions, m’informer sur le rôle de chaque ingrédient et leurs risques sur notre santé, pour me rendre compte qu’il est assez simple avec peu d’ingrédients mais des ingrédients naturels de la faire soi-même ! Et surtout pas cher !
Toutes les bonnes raisons de faire « maison »:
- Economique: nombre minimum d’ingrédients basiques naturels qui s’utilisent pour à peu près toutes les recettes et qui sont très peu onéreux. Une économie sur l’année non négligeable (2 euros le bidon de lessive pour 6 mois) ! Et un réel désencombrement de ses placards.
- Ecologique et respectueux de notre santé: on est maitre de sa recette et on peut bannir les perturbateurs endocriniens, les ingrédients irritants et polluants
- Simple et ludique: c’est très souvent très simple de faire ses produits ménagers, quelques minutes par mois pour refaire un bidon de lessive ou sa crème à récurer.
Les précautions avant de commencer
Effectivement, c’est souvent très simple à faire MAIS :
- Si on trouve des recettes partout aujourd’hui (blogs, réseaux sociaux, magazines et livres…), elles ne sont malheureusement pas toutes réalisables et efficaces ! On nous pousse aussi à acheter tout et n’importe quoi, à commander plus d’ingrédients que nécessaires qui souvent qui ne se conservent pas des années (pour les produits cosmétiques notamment) et le conditionnement est aussi à prendre en compte pour ne pas être contre-productif. Faire ses pastilles pour lave-vaisselle maison, oui, mais encore faut-il qu’elles fonctionnent, qu’elles n’abîment pas ma machine, ni ma vaisselle en y laissant des traces blanches qui ternissent le verre sur le long terme ou m’oblige à relaver à la main ensuite !
- Si les ingrédients sont naturels, certains n’en sont pas moins puissants, corrosifs et peuvent irriter la peau, abîmer notre linge ou un revêtement, si mal utilisés, ou même ne se mélangent tout simplement pas entre eux
On ne s’improvise pas chimiste… Je vous explique donc dans mes recettes ce que sont les ingrédients, pourquoi et comment on les utilise ensemble. Depuis plusieurs années, j’ai fait de nombreux essais, ajusté les quantités, revus les dosages, les recettes toutes entières parfois, ceci afin de pour vous proposer une solution qui marche pour moi et que j’utilise réellement au quotidien.
Les ingrédients basiques
Comme je vous le disais, peu d’ingrédients sont nécessaires pour tout nettoyer à la maison. Je vous partage donc la liste de mes indispensables :
Savon de Marseille
Le vrai et pas une contrefaçon! Il n’y a en effet pas d’appelation protégée pour ce savon. Il doit être composé à 72% d’huiles végétales, fabriqué au chaudron dans la région de Marseille. Plusieurs marques d’authentiques savons : Marius Fabre, Le Serail, le Fer à Cheval, la Savonnerie du Midi.
Vert ou blanc? le blanc était originellement produit à partir d’huiles de palme et de coprah, et le vert d’huiles d’olive et coprah. L’huile de palme a été remplacée par quelques marques par de l’huile de tournesol pour une question d’impact écologique.
Ce choisir « sans ajout de glycérine », uniquement celle naturellement présente. Autrement vous avez un risque d’encrasser vos machines et votre linge.
Le savon noir
A base d’huiles de lin, d’olive ou un mélange des deux. Il est très concentré et se présente sous forme d’une pâte visqueuse. Des versions diluées plus liquides sont également commercialisées mais attention à leur composition (notamment ajout de parfum…). C’est la potasse utilisée par l’étape de saponification (= formation du savon) qui lui donne sa texture molle, alors que c’est la soude pour le savon de Marseille qui permet de former des blocs durs.
Il mousse moins que le savon de Marseille mais lave très bien !
Le savon noir utilisé en cosmétique contient moins de potasse, et pourra être utilisé pour des gommages par exemple.
Le percarbonate de soude (ou de sodium)
A ne pas confondre avec le bicarbonate ! Il est obtenu à partir de carbonate de sodium (les cristaux de soude) auquel on a ajouté du peroxyde d’hydrogène (l’eau oxygénée) d’origine naturelle : sel, eau et craie. Il ne contient pas de chlore !
Il se présente sous la forme d’une poudre de couleur blanche très stable, qui se dissout dans l’eau à partir de 40°C . C’est un agent dégraissant et blanchissant : pour le linge, la vaisselle encrassée ou encore les joints de carrelage.
Les cristaux de soude et le bicarbonate de soude
Les cristaux de soude ou de sodium = carbonate de soude – Na2CO3. Naturellement présent dans de gisement de natron en Russie, Afrique ou Californie et on peut également les obtenir en labo à partir de sel et de craie (procédé de Salvay). Ils peuvent être irritants pour la peau (manipuler avec des gants)
Le bicarbonate = NaHCO3. Obtenu à partir des cristaux mais également naturellement présent dans certains lacs ou stations thermales par un phénomène d’évaporation. D’aspect de poudre beaucoup plus fine que les cristaux, selon leur granulométrie (la taille des grains) on pourra différencier un bicarbonate à gros grains dit technique, un fin plus polyvalent et alimentaire et un extra fin pour un usage cosmétique.
Attention ne pas confondre avec la soude caustique = NaOH qui l’on utilise pas chez soi (sauf pour la réalisation de savons), très corrosive !
Le vinaigre blanc
aussi appelé vinaigre d’alcool ou acide acétique. Il a été obtenu par fermentation acétique de l’éthanol. C’est donc un composé acide très puissant. Plusieurs degrés existent.
Utilisé comme désinfectant, c’est un nettoyant très économique et 100% biodégradable.
Attention :
- A ne surtout pas mélanger à l’eau de Javel (même si celle-ci ne devrait pas faire partie de la liste des produits ménagers à avoir chez soi…)
- Pas de mélange avec du savon: l’acide entraine la décomposition du savon et le mélange final va présenter des grumeaux collants et gluants
L’acide citrique
Il peut être utile en remplacement du vinaigre blanc dans certains cas, anti-calcaire plus efficace notamment. Présent en abondance dans le jus de citron d’où son nom (8% de la masse sèche de ce fruit !). Notre organisme en produit aussi environ 2g par jour et le re-décompose pour faire fonctionner notre métabolisme. Sa production industrielle se base soit sur les fruits soit sur un champignon – l’aspergillule noire- mis en culture. Utilisé aussi dans l’industrie alimentaire comme acidifiant, correcteur d’acidité et agent de fermentation des levures sous le nom E330.
Attention cela reste un acide, il peut donc être irritant et provoquer des brûlures par contact prolongé avec la peau : porter des gants! Il est aussi corrosif pour les joints, marbre, email et aluminium donc attention au temps de contact.
Terre de Sommières
Fine poudre d’argile originaire du village de Sommières près de Montpellier, mais on peut aussi en trouver ailleurs, au Maroc par exemple. Sa couleur varie selon sa provenance dans des nuances ocre. Les foulons et drapiers sommiérois l’utilisent depuis le XIXème pour dégraisser la laine et les fibres textiles.
Excellent détachant naturel à sec pour éliminer les tâches de graisse, de maquillage, de vin rouge sur des tissus délicats qui ne passent pas en machine, un tapis, un canapé ou sur des sols (dalles de terrasse) ou des meubles. Elle ne laisse pas d’auréole et pas besoin de lavage derrière.
Retrouvez mes recettes utilisant ces matières premières :
- Lessive
- Adoucissant pour le linge
- Nettoyant multi-usage
- Nettoyant WC (gel et pastilles)
- Pierre d’argile
- Liquide vaisselle
Ainsi que toutes les astuces que j’utilise au quotidien
- Nettoyer des chaussures blanches en toile
- Nettoyer une tache
- Détartrer sa bouilloire
- Détacher une étiquette et enlever des traces de colle
- Nettoyer des traces de tanin de thé: boule à thé, tasse
- Nettoyer la rouille
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